Pour un jeune médecin généraliste débutant son activité, la retraite, c’est dans longtemps, et c’est loin des préoccupations immédiates. Pourtant il est nécessaire de s’y intéresser et de la préparer dès la fin de votre internat.

Pour vous aider à y voir plus clair, nous vous proposons un petit tour d’horizon d’un sujet moins sexy que la fiscalité mais tout aussi stimulant qu’un après-midi Bingo à l’EHPAD.

La retraite des médecins libéraux

La CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) est l’organisme qui gère à la fois :

  • la prévoyance obligatoire, qui assure le versement d’indemnités journalières à partir de trois mois d’arrêt de travail, et si besoin le versement d’une rente en cas d’invalidité ou de décès.
  • la retraite obligatoire dite par répartition, supervisée par la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance-vieillesse des professions libérales).

La prévoyance obligatoire n’assure pas un maintien intégral des revenus, et il est ainsi crucial de souscrire à une prévoyance privée facultative afin de compléter le versement d’indemnités journalières perçues.

De la même façon, la retraite obligatoire ne garantit pas un maintien de revenus égal à celui de votre activité professionnelle. Le montant perçu dépend à la fois de la durée et du montant de vos cotisations : plus vous aurez cotisé longtemps pour des revenus élevés, plus votre pension de retraite sera élevée.

Le régime de retraite par répartition est un régime basé :

  • sur la solidarité : les actifs paient des cotisations pour payer les retraites des personnes retraitées tout en acquérant des droits qui, à leur tour, seront financés par les générations d’actifs suivantes ;
  • sur le rapport cotisants/retraités.

Or, un nombre important de médecins vont prendre leur retraite dans la prochaine décennie, et tous ne seront pas nécessairement remplacés par un médecin en activité.

Il paraît donc primordial de réfléchir à sa retraite dès le début de son exercice en sachant qu’à chaque âge et situation existent de nombreuses solutions pour la préparer.

Outre la retraite par répartition, d’autres systèmes facultatifs existent :

  • la retraite par capitalisation : c’est un produit financier souscrit auprès d’un organisme de prévoyance ou d’assurance, où l’actif accumule un capital par cotisation régulière ou versements ponctuels. Ce capital servira ensuite à financer la retraite de l’assuré en complément de la pension de retraite du régime obligatoire ;
  • devenir propriétaire de sa résidence principale par la constitution d’une épargne type plan épargne logement (PEL) évite de payer un loyer une fois à la retraite, et vient souvent avant la constitution d’une épargne retraite ;
  • l’investissement dans l’immobilier locatif peut être aussi une alternative à l’acquisition d’une retraite par capitalisation. Il permet d’assurer un revenu par le bénéfice de loyers réguliers ou lors de la revente du bien immobilier à la retraite.

La retraite des médecins salariés

Bien qu’ils ne gèrent pas eux-mêmes le versement de leurs cotisations sociales, les médecins salariés sont aussi concernés par la préparation de leur retraite. Et contrairement aux idées reçues, c’est souvent (beaucoup) moins évident que pour un médecin libéral.

Plusieurs difficultés compliquent l’anticipation du niveau de retraite d’un médecin salarié :

  • le “statut salarié” ne recouvre pas un ensemble de situations et de droits uniformes, par conséquent il existe plusieurs régimes et caisses de retraite complémentaire (même si la tendance est à la fusion et à l’uniformisation)
  • plusieurs réformes des systèmes de retraite se sont succédés rapidement (et il est probable que d’autres sont à venir) ;
  • les situations d’exercices mixtes où se cumulent ou alternent plusieurs statuts différents (par exemple salarié + libéral ou salarié sous 2 statuts différents, etc.) sont de plus en plus fréquentes.

De nombreuses sources d’information existent concernant les différents régimes de retraite complémentaire, aussi nous vous recommandons de vous renseigner sur votre statut d’exercice salarié pour pouvoir comprendre et anticiper quels seront vos droits à la retraite. Les points importants à connaître sont :

  • le(s) régime(s) complémentaire(s) de retraite dont vous dépendez : agirc-arrco pour les salariés du secteur privé, Ircantec pour le secteur public, etc. Vous pouvez consulter tous les régimes auxquels vous avez cotisé sur le site info-retraite.fr ;
  • l’existence de dispositions particulières liées à votre contrat de travail telle qu’une offre d’assurance retraite supplémentaire par capitalisation (dite surcomplémentaire), généralement optionnelle et souvent en partie financée par l’employeur.